Dimiblog, du snap vérifié

Regarder du porno gratuit tue-t-il l’industrie?

Cette question est posée sur twitter par Julie Skyhigh, une actrice adulte belge née en 1989.

 

La traduction de la question de Julie : « Ne pas acheter du porno sur internet, en le regardant gratuitement démotive-t-il les producteurs pornos? Qu’en pensez-vous? »

La question mérite d’être posée, et elle pourrait-être posée de différentes manières:

  • à quoi bon se donner la peine de produire du contenu porno s’il sera consommé gratuitement, sans contrepartie?
  • pourquoi payer pour un site adulte?
  • comment gagner de l’argent sur le marché adulte à l’heure ou tout se copie facilement, à l’heure ou tout est gratuit via les youporn et autres pornhub?

Si cette question se pose sur le marché de la production de contenus adultes, il faut savoir qu’elle se pose partout ailleurs également. Les titres de presse quotidienne, qu’ils soient français ou belges se posent aussi la question. Et là on est plus dans le porno, on est dans le « mainstream » (=tout ce qui n’est pas porno).

Chaque site web a un objectif bien spécifique. La plupart du temps c’est gagner de l’argent. Facebook est gratuit pour les utilisateurs mais gagne de l’argent lorsque les marques paient de la publicité qui sera montrée aux utilisateurs. C’est la raison pour laquelle les gmail, et autres hotmail sont également gratuits.

La presse quotidienne emploie des journalistes et doit les payer. Lorsque les internautes viennent consulter les nouvelles sur le site web, le journal est rémunéré avec de la publicité. Et parfois pas assez, c’est la raison pour laquelle certains journaux font payer un abonnement pour le contenu diffusé sur internet.

Pour faire court, sur le marché du cul, la concurrence est énorme avec

  • les films de cul qui n’ont pas besoin d’être traduits
  • avec les Etats-unis où la seule ville de Los Angeles compte plus de 2000 jours de tournage par an
  • avec un marché comme l’Asie qui produit des films à la pelle
  • du piratage à gogo
  • des tubes qui diffusent en bonne qualité des vidéos désormais en version longue

Alors comment gagner de l’argent avec le marché adulte lorsqu’on est une actrice? Ici je ne parle pas spécialement de Julie Skyhigh, mais cela concerne toutes les actrices.

Il faut créer quelque chose qui ne se copie pas, quelque chose de personnel

  • Avec les showcams, les actrices peuvent rentrer en contact avec leurs fans et leur faire des shows uniques. Un show à 4 euros la minute pendant 20 minutes, cela fait 80 euros. Bien sûr il faut payer les commissions à la plateforme. Mais le modèle peut espérer en avoir 60 euros. 5 shows par jour cela fait 300 euros par jour. Certains modèles vendent même leurs minutes à 5 euros pièce, notamment sur LJ.
  • En développant une relation personnelle avec les meilleurs fans sur les plateforme de showcam, connaître leur vie, leurs attentes,…
  • Video faites sur-mesure : le client envoie sa demande et le modèle réalise la vidéo. Exemple : habille-toi en secrétaire, puis va sur le bureau et mets-toi un talon dans le cul, ou enfonce-toi un string dans la chatte. Ensuite la video est envoyée au client contre pré-paiement.
  • Vente de sous-vêtements : imaginez une actrice qui vendrait ses habits en fin de show? je peux vous assurer qu’il y a de la demande pour cela

Mais comment générer de la notoriété pour une actrice?

  • En tournant des scènes adultes auprès de gros éditeurs de contenu adulte, qui ont un large catalogue de films et de clients. C’est la bonne vieille méthode, elle n’est pas très rémunératrice sur le moment même mais pour la notoriété c’est un beau tremplin, il n’y a pas de miracle.
  • En tweetant des photos exclusives, en donnant rendez-vous sur les plateformes de showcam.

Vous l’aurez compris, mon point de vue est qu’il faut retourner à l’artisanat, aux relations interpersonnelles, surtout pour des marchés plus réduits comme la France ou la Belgique.

Je crois que les gros sites de cul comme moviebox ont leurs meilleures années derrière eux. Proposer un énorme catalogue de video en échange de quelques dollars par mois est encore rémunérateur, mais beaucoup moins qu’auparavant.

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